vendredi, mai 10, 2024
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Talents de l’eSport : la percée est-elle trop précoce ?

Les jeunes joueurs sont de plus en plus tôt sous les feux de la rampe dans l’eSport – mais le professionnalisme est-il peut-être trop précoce pour eux ? Solutions et domaines de responsabilité entre USK et valeurs empiriques.

Lors du dernier eSport Talk, il a été question de la protection des mineurs dans l’eSport. L’âge d’entrée des talents du jeu dans le domaine professionnel était notamment au centre des débats. Un point de discorde qui a suscité et suscite toujours des discussions dans le sport physique.

Exemple en 2020, lorsque la DFL a accepté une demande d’abaisser l’âge minimum des joueurs de Bundesliga à 16 ans – permettant ainsi les débuts record de Youssoufa Moukoko.

Valeurs d’expérience « tu ne peux pas apprendre »

EA SPORTS mise également sur cette limite d’âge pour les tournois FIFA. Pour Dominik Kupilas, responsable de l’eSport au Werder Brême, c’est une règle judicieuse : « Cela permet d’éliminer une certaine incertitude ».

Il voit toutefois un critère plus important pour le développement d’un professionnel : « L’expérience. Tu ne peux pas les apprendre, tu dois les faire ». En conséquence, il est légitime « d’y faire concourir des personnes plus jeunes ». Enfin, les erreurs commises dans les jeunes années ne sont pas exclues, mais « reportées à un âge ultérieur ».

Les évaluations dépendantes des jeux sont inévitables

« Il faut faire un peu attention à la direction que l’on prend », fait remarquer le commentateur d’eSports Marius Lauer. Pour lui, « il y a des jeux où on peut le faire, mais dans d’autres, ça devient un peu critique ».

Dans ces derniers, cela pourrait tout simplement devenir trop complexe : « Je pense que Starcraft 2 avec un enfant de dix ans sera un peu dur ». Des jeux plus adaptés aux enfants seraient toutefois « tout à fait acceptables » selon Lauer, qui prend l’exemple de la Coupe du monde de Fortnite.

USK comme guide possible

Timo Schöber plaide lui aussi pour une évaluation en fonction du jeu. L’enseignant et auteur de livres est « un grand fan de l’USK ». Parfois, celle-ci ne fait certes pas tout correctement, mais elle est néanmoins « un bon instrument dont nous disposons en Allemagne ».

C’est pourquoi une orientation sur la base des limites d’âge serait une possibilité de veiller à ce que les débuts professionnels des eSportifs soient adaptés à l’âge. En fin de compte, il s’agit toujours d’une question d’éthique subjective.

Les réflexions éthiques sont également au centre des préoccupations dans le sport réel, par exemple lorsqu’il s’agit des centres de formation des jeunes talents dans le football professionnel.

Pablo Thiam, joueur de longue date de la Bundesliga et directeur de l’académie de football du Hertha BSC Berlin, lance donc un appel aux clubs et aux organisations : « Dès qu’un jeune est chez nous, nous assumons naturellement l’entière responsabilité de nombreux sujets – et il faut bien peser le pour et le contre avant de commencer. « 

Responsabilité à la hauteur

Selon Thiam, il s’agit de « créer les meilleures conditions possibles » pour que les talents puissent s’épanouir. Cela n’est possible que si « le plus grand nombre possible d’informations » sont recueillies et évaluées en amont « lors d’entretiens avec la famille, le jeune et l’entourage », « avant d’imposer une telle chose aux jeunes ».

Fabian Voß, expert en marketing de l’eSport, préconise également une approche individuelle similaire. Il souligne toutefois une différence décisive entre le sport réel et le sport virtuel. Dans le sport réel, « je ne peux pas simplement mettre un joueur des moins de 12 ans dans les moins de 16 ans ».

Cela ne fonctionne pas en raison des conditions physiques. « Il en va tout autrement dans le sport virtuel : « Nous voyons bien qu’un jeune de 14 ans peut facilement balayer des professionnels de 18 à 21 ans, cela ne fait aucun doute ». Il faudrait toutefois se demander si « cela autorise vraiment quelqu’un à participer aux grands tournois ».

Examen au cas par cas d’Anders et co

D’un côté, un âge minimum comme celui d’EA est « bon » selon Voss, mais il empêche d’un autre côté l’entrée dans le jeu de joueurs précoces et mûrs : « Qu’en aurait-il été si Anders&nbsp ; à 14 ou 15 ans, il avait déjà atteint un tel niveau de maturité pour pouvoir le surmonter ? »

D’une manière générale, il estime qu’il n’est « absolument pas possible » de porter un jugement sur l’ensemble de l’eSport. Il reste donc l’examen au cas par cas comme moyen éprouvé : « Il faut l’évaluer individuellement ».

Qu’il s’agisse de l’examen au cas par cas, de l’orientation vers l’USK ou des obstacles à l’entrée des organisateurs : il n’y aura guère de solutions générales dans le milieu très diversifié de l’eSport. C’est précisément pour cette raison qu’il faut poursuivre les discussions afin de trouver des solutions spécifiques aux jeux et aux joueurs.

Car, comme le dit Pablo Thiam, tout en reconnaissant les grandes performances réalisées à un jeune âge, il s’agit toujours d’une question de responsabilité dans le traitement des jeunes talents.

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