Il y a 23 ans, il faisait ses débuts. Ce mercredi, Cristiano Ronaldo fête ses 40 ans et il est toujours là, non seulement en Arabie saoudite, mais aussi pour le Portugal. L’importance de la superstar bien au-delà du terrain
Voilà où nous en sommes, depuis longtemps déjà. Cette carrière s’étend sur des générations, pas seulement dans le football, et donc sur des décennies. Une vie vécue. Pour s’en rendre compte au sens littéral, il est conseillé de feuilleter son propre album photo. En effet, ils existaient encore à l’époque. Alors : à quoi ressemblait-on ? Où était-on à l’époque, dans sa vie professionnelle, privée, dans quelle ville, dans quel pays, au bord de quel fleuve vivait-on ?
Il y a 20 ans, ah oui, plus encore. Cristiano Ronaldo a fait ses débuts professionnels il y a 23 ans, en août 2002. L’Allemagne venait de perdre la finale de la Coupe du monde au Japon, elle était presque devenue championne du monde sous la direction de Rudi Völler, aujourd’hui directeur sportif de la DFB, alors chef d’équipe. Le chancelier était Gerhard Schröder. Angela Merkel, une éternelle en apparence comme Ronaldo, ne l’était pas encore. Une autre époque
« Sa signification est surtout symbolique »
Une époque où Lisbonne, la capitale portugaise, accueillait un joueur qui, aussi talentueux que déterminé, allait devenir le meilleur buteur de l’histoire du football. D’accord, du moins de la modernité. Mais … Goleador ou quintuple Ballon d’or, l’anthropologue Daniel Seabra, professeur à l’université Fernando Pessoa, affirme que « sa signification est avant tout symbolique ».
L’homme de 56 ans ne veut pas nier l’importance footballistique de l’attaquant, meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid avec 450 buts et recordman du monde de matchs internationaux et de buts (135 en 217 apparitions), qui est de toute façon indiscutable. Sa chasse aux records et aux titres avec des clubs prestigieux comme Manchester United, mais surtout les Royaux de Madrid et la Juventus Turin, est depuis longtemps légendaire.
Seabra, également coordinateur d’un observatoire de la violence dans le sport, fait toutefois référence à la notion de « gloire réfléchie » utilisée en psychologie sociale : « Cristiano Ronaldo n’est pas le seul à remporter tous ces titres et trophées. Nous, les Portugais et les Portugaises, gagnons avec lui, donc nous gagnons aussi ». Selon lui, c’est l’essentiel dans toute cette jubilation autour des records et des buts magnifiques. Le footballeur toujours en vie, qui aura 40 ans mercredi, offre depuis deux décennies « comme dans un conte de fées » la possibilité de rêver et surtout la chance réelle de s’identifier : « On peut partir d’un milieu très modeste et arriver quand même au sommet. Et si l’on n’y parvient pas à l’âge adulte, nos enfants nous offrent la possibilité de réussir, pour autant qu’on les inscrive dans un club ».
