Autrefois son circuit fétiche, aujourd’hui théâtre de son humiliation : Lewis Hamilton vit en Hongrie un désastre qui le fait même douter de son rôle chez Ferrari
Contrairement à la Belgique, Lewis Hamilton a passé le cap de la Q1 lors du Grand Prix de Hongrie, mais le champion du monde de Formule 1 a subi une défaite encore plus cuisante : son coéquipier Charles Leclerc a décroché la pole position dans la même voiture. Cela mine durablement le moral de la superstar, qui s’est montré très dur envers lui-même après les qualifications sur le Hungaroring.
Dans la voie des stands, il a déclaré de manière énigmatique à la radio : « À chaque fois. À chaque fois, bon sang. » Interrogé après les essais chronométrés sur le sens de ses propos, il a répondu : « Je parle de moi, à chaque fois. Inutile, absolument inutile ! Il n’y a aucun problème avec l’équipe. Comme vous pouvez le voir, la voiture est en pole position. Nous devrions donc probablement changer de pilote. »
Ce sont des propos remarquables de la part de Hamilton, qui n’était pas vraiment connu pour se remettre en question lorsque les choses ne se passaient pas comme prévu pendant ses années chez Mercedes. Il était clair dès le départ qu’il aurait besoin d’un temps d’adaptation chez Ferrari. Mais même les plus pessimistes ne s’attendaient pas à ce qu’il rencontre autant de difficultés face à Leclerc.
Il admet qu’il n’a « pas une seule fois » eu le sentiment ce week-end de pouvoir se battre pour un meilleur résultat.
La pole position de Leclerc est « fantastique pour l’équipe. La voiture est capable de se qualifier en pole, ce qui est un grand progrès pour Charles et l’équipe ». Mais pas pour lui personnellement. Le directeur de l’équipe, Frédéric Vasseur, tente de le réconforter : « Lewis était très proche de Charles et a raté la qualification pour 15 millièmes de seconde. Cela va lui compliquer la tâche en course. »
Retour sur son tour décisif en Q2 : le virage 1 n’est déjà pas idéal. Hamilton doit freiner plus tard qu’il ne l’aurait voulu, ce qui fait que l’angle à la sortie n’est pas bon et que les roues arrière patinent lors de l’accélération. Sa Ferrari SF-25 sous-vire alors dans le virage en descente qui suit, ce qui est toutefois normal à cet endroit.
❌ ÉLIMINÉ EN Q2 ❌
Antonelli
Bearman
Hamilton
Sainz
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Il perd ensuite un peu de temps à la sortie de la chicane. Alors que Charles Leclerc coupe le bord de la chicane avec la roue intérieure, Hamilton roule dessus, ce qui déstabilise la voiture.
Dans l’avant-dernier virage, la voiture surbrille à nouveau lors du transfert de charge et, dans le dernier virage, il doit également contre-braquer légèrement à l’entrée pour compenser le survirage, ce qui le fait atterrir quelques centimètres plus à gauche qu’il ne l’aurait souhaité et le fait sortir largement à la sortie. Dans le tour de décélération, il secoue plusieurs fois la tête.
Le monde à l’envers au Hungaroring
Avant même le début du week-end, Hamilton s’était montré inhabituellement ouvert sur ses sentiments. La légende vivante de la Formule 1 a admis en toute honnêteté avoir dû digérer émotionnellement ses 14 premiers week-ends en rouge pendant la pause estivale et a annoncé que des larmes couleraient probablement.
Le Hungaroring est pourtant considéré comme le circuit fétiche du Britannique. En 2007, il y a remporté la troisième de ses 105 victoires en Grand Prix, ainsi qu’une victoire psychologique importante sur son coéquipier de l’époque, Fernando Alonso, qui l’avait bloqué dans les stands.
Sept autres victoires ont suivi au Hungaroring, dont la victoire héroïque de 2009, une année où McLaren n’avait pas connu le moindre succès, sa première victoire avec l’équipe Mercedes en 2013 et une deuxième place importante en 2021, alors que son rival au championnat du monde Max Verstappen n’a terminé que neuvième, après que Hamilton se soit retrouvé seul sur la grille de départ avec les mauvais pneus.
Pour Charles Leclerc, en revanche, le circuit de Mogyorod est jusqu’à présent un mystère. Il n’a pas encore réussi à obtenir plus de deux quatrièmes places au Hungaroring au cours de sa carrière.






