Pour Marc Marquez, il est normal d’avoir le contrôle sur ses coéquipiers. À propos de Bagnaia, il dit qu’il manque de confiance et que ce temps perdu finit par s’accumuler
Francesco Bagnaia n’est pas le premier coéquipier à être clairement dans l’ombre de Marc Marquez. Lorsque l’Espagnol a fait ses débuts en MotoGP en 2013, Dani Pedrosa était son coéquipier dans l’équipe d’usine. Pedrosa a réussi à suivre le rythme au début, mais une blessure au Sachsenring lui a coûté une course et des points importants au championnat du monde. Au final, Marquez a été sacré champion du monde en tant que rookie.
Au fil des ans, l’écart de performance entre Marquez et Pedrosa s’est creusé. Alors que Marquez remportait des titres mondiaux et de nombreuses victoires, Pedrosa ne remportait plus que quelques victoires isolées. Il a mis fin à sa carrière en 2018. Ce fut sa seule année sans victoire en MotoGP.
Jorge Lorenzo est ensuite devenu le nouveau coéquipier de Marquez, mais alors que Marquez dominait en 2019, Lorenzo n’arrivait pas à s’adapter à la Honda et a raccroché son casque. Pol Espargaro a été le coéquipier suivant qui n’a pas pu rivaliser avec Marquez.
En 2023, Joan Mir n’était pas à la hauteur de Marquez et, avec son transfert chez Gresini-Ducati, il avait également son jeune frère Alex sous contrôle. Et cette année, Bagnaia ne voit aucune chance de battre le huit fois champion du monde de moto.
« Depuis que j’ai commencé, j’ai toujours battu mes coéquipiers », déclare Marquez à propos de la situation actuelle, qui est pratiquement normale pour lui. À l’inverse, il ne connaît pas cette expérience. « Mais je la vivrai certainement un jour », estime-t-il néanmoins.
« À l’avenir, je vivrai cette expérience, car c’est un processus naturel. Un jour, quelqu’un viendra et me battra avec la même moto. » Cela ne s’est pas encore produit. À 32 ans, Marquez est le deuxième pilote le plus âgé du plateau après Johann Zarco.
« Je me souviens de mes débuts en MotoGP. Certains dimanches, je faisais des erreurs parce que Pedrosa était devant moi et que j’essayais de le rattraper. Le coéquipier est toujours une pression supplémentaire, mais au final, c’est aussi une motivation supplémentaire. »
L’hiver dernier, on parlait d’une grande rivalité entre Marquez et Bagnaia. Mais cela ne s’est pas concrétisé. Bagnaia n’a pu rivaliser avec Marquez que lors des premiers tours au Mugello, puis récemment à Spielberg, mais seulement pendant un tour.
En 13 week-ends de course, Marquez a pris près de 200 points d’avance sur son coéquipier au classement du championnat du monde. Bagnaia est complètement désemparé. « Je pense que « Pecco » est assez intelligent et a suffisamment d’expérience pour gérer tout cela », estime Marquez.
« Au final, il est déjà deux fois champion du monde. Je ne pense donc pas que ce soit son principal problème. Nous sommes en MotoGP, et en MotoGP, c’est comme ça : si tu manques de confiance, tu perds 0,03 ou 0,04 seconde à chaque freinage. »
« À la fin du tour, cela représente deux dixièmes. Il est dans une phase où il doit regagner confiance. Mais en même temps, nous avons vu vendredi à Spielberg qu’il était le plus rapide. Donc : « Pecco » est « Pecco » – tôt ou tard, il reviendra. »
