jeudi, mai 2, 2024
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La question des loot boxes : pourquoi la vague de plaintes n’est pas encore arrivée ?

La question de savoir si les loot boxes sont des jeux de hasard ne peut être que discutée. Il n’y a pas encore eu de décision de justice en Allemagne. Il y a plusieurs raisons à cela, comme l’explique le Dr Oliver Daum dans un entretien

Il y a moins d’un an, à Hermargor et à Vienne, les loot boxes ont été déclarées jeux de hasard par la justice. Sony ainsi qu’Electronic Arts (EA) ont été condamnés à rembourser les joueurs qui avaient acheté des packs dans Ultimate Team (FUT) en Autriche.

Un wake-up call pour les éditeurs de jeux en Allemagne ? Certes, EA SPORTS FC 24 a été interdit aux moins de 12 ans pour la première fois dans l’histoire du jeu, mais il n’existe toujours pas de jugement concernant les loot boxes dans ce pays. Dans un entretien avec eSport, l’avocat Oliver Daum explique les difficultés d’évaluation et les raisons pour lesquelles aucune procédure n’a encore été engagée.

La monnaie d’Ingame comme échappatoire

La question de savoir si les loot boxes doivent être considérées juridiquement comme des jeux de hasard « dépend, en résumé, de trois critères : Le hasard, la rémunération et les chances de gagner », explique le Dr Daum.

Au moins en ce qui concerne le hasard, « les juristes s’accordent à dire que les loot boxes sont aléatoires ». En ce qui concerne la chance de gagner, c’est plus difficile à évaluer – du moins dans le cas de l’EA SPORTS FC 24. Contrairement à Counter-Strike par exemple, les objets ne peuvent pas être vendus sur un second marché contre de l’argent réel. Dans Ultimate Team de FC 24, cela n’est possible que sur le marché des transferts immanent au jeu – mais contre une monnaie ingame.

Celle-ci joue effectivement un rôle central dans le critère de rémunération et est donc utilisée sciemment. En effet, dans FUT, il est bien connu que les packs ne peuvent pas être achetés directement avec de l’argent réel. Au lieu de cela, « une monnaie de jeu doit être achetée, qui est ‘intercalée’ entre l’argent réel et l’achat des loot boxes. Étant donné que les juristes ne sont pas d’accord sur la question de savoir s’il faut attribuer une valeur économique à la monnaie du jeu, il n’est pas clair si l’immédiateté requise existe entre la rémunération et la chance de gagner ». C’est du moins la situation juridique actuelle.

Perte totale : entre théorie et pratique

Lors d’une récente discussion d’experts, un critère complémentaire a été mis en avant en lien avec le caractère payant : la perte totale. « Ce n’est que si un joueur peut perdre l’intégralité de sa mise que le critère de rémunération est rempli dans ce cas », explique l’avocat. Comme on peut s’en douter, il n’y a pas non plus de ligne directrice claire à ce sujet.

La perte totale doit être évaluée individuellement. « Si l’on dispose d’une très bonne équipe, il s’agit très souvent d’une perte totale, car seules quelques cartes entreraient encore en ligne de compte pour améliorer l’équipe », explique le Dr Daum. L’inverse est bien sûr vrai pour les équipes plus faibles. Il n’est actuellement pas possible d’estimer si les tribunaux allemands accorderaient une quelconque importance à l’aspect de la perte totale.

Le « risque de se brûler » est avéré

Beaucoup de points d’interrogation qui ne pourront effectivement être levés que par une décision de justice. Les arguments des tribunaux autrichiens pourraient tout à fait être « transposés au droit allemand ». On peut donc se demander pourquoi il n’y a pas encore de procédure en Allemagne.

Cela pourrait s’expliquer par plusieurs raisons, comme le suppose le Dr Daum. D’une part, les jugements rendus en Autriche ne garantissent pas la même issue dans notre pays. Le risque de « s’y brûler les ailes » est donc réel. Mais la raison principale réside dans les coûts, comme l’avocat l’a déjà constaté lui-même : « Il m’arrive de recevoir des demandes concernant d’autres thèmes dans le domaine des jeux. Si je me contente d’indiquer les coûts minimaux, je ne reçois plus de réponse. Je suppose que les coûts en effraient plus d’un ».

Les loot boxes seraient-elles interdites si elles étaient considérées comme des jeux de hasard ?
Enfin, il reste à savoir quelles seraient les conséquences d’un jugement qualifiant les loot boxes de jeux de hasard. Devrait-on alors les interdire comme aux Pays-Bas ou en Belgique ?

Daum explique : « Si les loot boxes remplissent tous les critères d’un jeu de hasard, les éditeurs devraient demander une licence de jeu de hasard. Si les loot boxes sont des ‘jeux de hasard sur Internet’ selon le traité d’État sur les jeux de hasard, aucune licence ne pourrait être demandée pour les loot boxes, car une autorisation administrative n’est pas prévue pour les loot boxes selon le traité d’État sur les jeux de hasard. Les loot boxes seraient donc illégales et ne pourraient pas être proposées sous la forme connue – indépendamment du fait que les joueurs soient des enfants, des adolescents ou des adultes. « 

D’une manière ou d’une autre, on ne peut actuellement que discuter de la question de savoir si les FUT-Packs &amp ; sont des jeux de hasard ou des jeux de hasard sur Internet. Seul un jugement pourrait faire la lumière sur la question et même déclencher une vague de plaintes. Il n’est toutefois pas exclu qu’un tribunal arrive à la conclusion que les loot boxes ne sont pas des jeux de hasard. Le risque de « s’y brûler ».

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