Pourquoi Thomas Preining était blessé lors de sa victoire « Grello » au Norisring, comment il a évité la disqualification et comment il a battu les Ferrari d’Emil Frey
Pourquoi Thomas Preining est-il resté assis dans le cockpit pendant environ deux minutes après sa troisième victoire au Norisring (compte rendu de la course) avant de boiter légèrement vers son père, au lieu de sauter sur le toit de la « Grello » comme il l’avait fait par le passé ? L’explication tient à une blessure à la jambe. Et au scandale de la bouteille d’eau qui a coûté la victoire à Mattias Ekström en 2013, justement au Norisring.
« Je me suis malheureusement blessé à la cheville il y a trois semaines en courant dans la forêt près de chez moi, puis j’ai enchaîné deux courses de 24 heures et maintenant celle-ci », explique-t-il sur ran.de en référence à ses grandes courses sur la Nordschleife, à Spa et à Nuremberg en l’espace de trois semaines. « Ça n’est pas encore très bien guéri. Et maintenant, j’ai fait toute la course sans climatisation », explique le pilote de 26 ans.
La climatisation coûte de la puissance, et le pilote Porsche en avait besoin dans son duel contre Ferrari. « Il fait tout simplement très chaud dans ces voitures », explique Preining. Avant que le mécanicien ne l’aide à sortir du cockpit, il avait refusé la bouteille de Coca-Cola que celui-ci lui tendait. Il a ainsi évité une disqualification, comme celle qu’avait subie Ekström en 2013.
« J’ai surtout bu » : pourquoi Preining est resté si longtemps dans la voiture
À l’époque, après une course similaire sous une chaleur torride, le père de l’ancien pilote Audi avait versé de l’eau dans la poche de sa combinaison, ce qui n’était pas autorisé. L’article 26.5 du règlement DTM stipule toujours qu’à la fin de la session, le pilote doit « se rendre directement à la zone de pesée désignée ».
C’est ce qu’a fait Preining, qui connaît le règlement, après avoir célébré sa victoire avec son équipe. Il explique pourquoi il est resté si longtemps dans sa voiture. « J’ai surtout bu, dans le parc fermé », explique l’Autrichien. Car contrairement à l’eau provenant d’une bouteille « étrangère », cela est autorisé.
« La bouteille d’eau ne fait officiellement pas partie de la voiture. Elle doit être retirée de la voiture pour la pesée. Mais on a le poids à bord pendant toute la course. On veille donc à l’avoir encore avec soi pour la pesée. Elle est là, dans mon ventre », explique Preining en se touchant le ventre.
La recette du succès de Preining : « J’avais un avantage au niveau de la température des pneus »
Le champion DTM 2023, qui occupe la deuxième place du classement général à mi-saison, sept points derrière son compatriote Lucas Auer, n’était pas le seul à être complètement épuisé après la course. Aitken n’a pas lâché le sac de glaçons pendant les interviews d’après-course. « Mon nouveau meilleur ami », plaisante le Britannique.
Comment Preining a-t-il réussi à s’imposer face aux Ferrari ? Dans le premier virage, le pilote Manthey Porsche est passé de la sixième à la troisième place sur la piste extérieure, se plaçant ainsi juste derrière le leader Vermeulen et son coéquipier Aitken, deuxième. Lors du premier arrêt, Preining a réussi à dépasser Vermeulen, qui s’était arrêté un tour plus tôt, se plaçant ainsi en deuxième position derrière Aitken.
« C’était une lutte directe », a déclaré Preining à propos de son duel avec le Britannique. « J’ai réussi à mettre progressivement plus de pression sur lui, et cela a failli fonctionner à plusieurs reprises. Mais au final, nous avions la meilleure stratégie après le deuxième arrêt au stand », a déclaré Preining. « J’avais tout simplement un avantage au niveau de la température des pneus. »
Preining prend la tête : « Une manœuvre difficile »
Preining est effectivement rentré aux stands un tour avant Aitken et ses pneus étaient déjà à température lorsque Aitken est sorti des stands. Le Britannique est revenu sur la piste juste devant son rival pour la victoire, mais Preining l’a devancé à l’intérieur avant le virage Grundig, freinant toutefois si tard qu’Aitken a repris la tête. Mais dans l’ancien virage Schöller, désormais rebaptisé Sommer, Preining a attaqué à nouveau et l’a devancé à l’intérieur.
« Je devais faire cette manœuvre, ce qui n’était pas facile », a déclaré Preining. « Comme on l’a vu dans le virage 1, ce n’était pas évident. Mais je pense que sans la différence de température des pneus et la stratégie, cela n’aurait pas marché », a ajouté Preining, qui a également remercié son équipe pour ses arrêts parfaits.
En effet, tout comme lui, l’équipe Manthey a connu des semaines difficiles avec Le Mans et la classique de la Nordschleife. « Réussir une telle performance alors que tout se joue avant la pause estivale est très impressionnant. »
