Sans climatisation, les pilotes de la Ford Mustang GT3 ne disposent pas d’assez d’air frais : comment il a néanmoins été possible d’utiliser la voiture dans le DTM sans cet équipement
La Ford Mustang GT3 n’est pas conçue pour rouler sans climatisation. Cependant, contrairement à l’homologation FIA, le véhicule est autorisé à participer au DTM grâce à une dérogation spéciale lui permettant de rouler sans ce système, qui pèse 15 kg avec tous ses accessoires, afin que cette voiture populaire soit plus compétitive par rapport aux autres véhicules.
« La voiture est en fait conçue pour avoir la climatisation », « Il n’y a pas d’option comme chez Mercedes qui permet de régler cela. Il faut donc cet appareil qui apporte de l’air frais, sinon il fait très chaud et étouffant à l’intérieur. »
L’ancien pilote DTM David Schumacher en sait quelque chose, car lors de la course de 24 heures sur la Nordschleife du Nürburgring, le compresseur de climatisation de la Mustang n° 65 est tombé en panne dès le tour de formation, transformant la course en une épreuve de résistance extrême pour lui, les frères Owega et Dennis Fetzer.
Comment ils ont réussi à déroger à l’homologation FIA
« Quand tu roules avec une climatisation en panne, il n’y a plus d’air qui entre », confirme Fritz. Néanmoins, avant les essais officiels début avril à Oschersleben, le DTM a décidé, en concertation avec l’ADAC et le SRO Motorsports Group, responsable de l’équilibre des performances, d’alléger la Mustang en supprimant la climatisation.
« En DTM, il est possible d’obtenir une homologation supplémentaire, et nous en avons profité pour supprimer la climatisation afin de réduire le poids », explique Fritz en référence à la réglementation introduite cette année par le SRO et l’ADAC. Elle était en fait destinée à limiter les libertés dans l’homologation FIA afin d’empêcher une course à la performance pour des raisons de coût.
Lors du premier projet de BoP pour les essais officiels, la Mustang pesait encore 1 315 kg, mais sans climatisation, son poids a pu être réduit à 1 300 kg. À l’exception de Zandvoort, où il a fallu temporairement ajouter cinq kilos de lest, la Mustang sera toujours utilisée cette saison avec un poids de 1 300 kilos. À cela s’ajoutent les sept kilos de la caméra embarquée.
Comment les pilotes parviennent malgré tout à aérer le cockpit
Mais comment l’équipe a-t-elle résolu le problème de chaleur dans le cockpit, qui joue un rôle important surtout lors des courses estivales ? « Nous avons ici de petites « turbines » qui permettent au moins de créer un courant d’air et de remplacer la climatisation », explique Fritz en faisant allusion aux hélices spécialement installées dans le cockpit pour le DTM.
Mais pourquoi n’était-il pas envisageable de laisser la climatisation dans la Mustang et d’alourir les autres véhicules via le BoP ? « Il faut aussi tenir compte du classement de la voiture », explique le chef de l’équipe HRT.
« Je préférerais qu’il en soit autrement, mais je comprends qu’on ne ralentisse pas dix voitures pour en aider une. Il faut également veiller à ce que la voiture s’intègre dans la fenêtre de performance des autres voitures. Si cela est possible grâce à de telles mesures, alors cela a du sens. »
En effet, un lest supplémentaire sur les autres véhicules aurait non seulement un impact négatif sur le temps au tour, mais aussi sur la dégradation des pneus et d’autres aspects liés à l’usure. Et le restricteur, c’est-à-dire la puissance du moteur, ne permet pas toujours de ramener la Mustang au niveau de ses concurrents, car sur certains circuits, les lignes droites sont trop courtes. Il y a également une marge de progression au niveau des freins.
