Toprak Razgatlioglu se lance dans le MotoGP en 2026 : les réactions des pilotes réguliers vont du respect au scepticisme quant à son adaptation
Toprak Razgatlioglu, actuel champion du monde, se bat encore pour le titre dans le championnat du monde Superbike 2025. Mais l’année prochaine, le Turc ouvrira un nouveau chapitre dans le MotoGP avec Pramac-Yamaha. Les stars actuelles du MotoGP se montrent toutes positives, mais aussi réalistes dans leurs attentes.
« C’est formidable d’avoir un nouveau champion dans notre paddock », déclare Marc Marquez. Il est particulièrement impatient de voir comment le style de pilotage unique de Razgatlioglu, très axé sur la roue avant, se traduira en MotoGP.
Marquez considère que le passage des pneus Pirelli aux pneus Michelin sera le plus grand défi pour lui : « Ce n’est ni mieux ni pire. C’est juste une sensation complètement différente, surtout dans les virages. Ce sera le plus gros changement. »
Francesco Bagnaia salue le timing de ce changement : « C’est le bon moment pour lui de franchir le pas. » Il souligne toutefois que le passage aux motos prototypes plus rigides équipées de pneus Michelin ne sera pas facile. « La première année sera une phase d’adaptation. S’il y parvient, il pourra être très compétitif. »
Bezzecchi se réjouit des duels avec Razgatlioglu
Marco Bezzecchi, qui a pu voir Razgatlioglu de près lors de sa visite au championnat du monde Superbike à Misano, croit en lui : « Il a déjà remporté deux championnats avec des motos différentes. C’est vraiment un excellent pilote. »
« Je pense qu’il a déjà essayé le MotoGP, donc il sait à quoi s’attendre. Et s’il a franchi le pas, c’est qu’il est prêt, non ? Je le connais. C’est aussi quelqu’un de très sympa. Donc oui, je suis content pour lui et j’attends avec impatience le moment où nous pourrons nous affronter sur la piste. »
Pedro Acosta se montre également optimiste quant à la capacité de Razgatlioglu à s’adapter. « Il suffit de voir sa vitesse à Misano. Il sera rapide dès le début. Nous verrons ensuite si c’est plus facile ou plus difficile qu’en Superbike. »
Alex Marquez qualifie la décision de Razgatlioglu de « courageuse », surtout dans le contexte où le MotoGP 2026 sera la dernière saison avec des pneus Michelin avant de passer à Pirelli. « Il aurait peut-être été plus judicieux de travailler d’abord un an comme pilote d’essai, comme (Nicolo) Bulega. »
Bulega a prolongé son contrat avec Ducati en Superbike, mais fera également partie de l’équipe d’essai MotoGP pour 2026, une promotion future n’étant pas exclue. « Mais quand tu as une offre MotoGP sur la table (comme Razgatlioglu), on comprend pourquoi il l’accepte », estime Alex Marquez.
Rins met en garde : deux styles de pilotage complètement différents
Fabio Quartararo, dont Ratgatlioglu deviendra le coéquipier, le décrit comme « un pilote incroyablement talentueux », mais pense également qu’il aura certainement des difficultés à s’adapter au début. « Il a roulé pendant de nombreuses années en Superbike. Mais il a la vitesse et le talent », déclare Quartararo.
Son coéquipier Alex Rins souligne qu’il est inhabituel qu’un pilote passe du Superbike au MotoGP : « C’est rare. »
Il souligne notamment les différences de style de conduite et cite l’ancien pilote d’essai Sylvain Guintoli : « Quand j’étais chez Suzuki et que Guintoli était pilote d’essai, il m’a dit : « Avec une Superbike, tu dois – excuse l’expression – baiser la moto. Avec une MotoGP, tu dois faire l’amour, tu comprends ? »
« Ce sont tout simplement deux styles de conduite complètement différents. La Superbike est comme une moto de série. La MotoGP est quelque chose de complètement différent. Alors, on verra bien. »
Johann Zarco voit surtout un défi dans la problématique des pneus : « Les pneus Michelin sont plus capricieux que les Pirelli. Cela pourrait le surprendre. » Il estime néanmoins que Razgatlioglu a le potentiel pour réussir en MotoGP. « Il est assez intelligent pour s’adapter. Peut-être pas dès le premier jour d’essais, mais je crois en lui. »
Et Franco Morbidelli ajoute : « Nous l’avons déjà vu lors de quelques essais avec Yamaha. Mais c’était trop peu pour vraiment se prononcer. Quand il aura passé plus de temps sur la moto, son niveau se révélera. Ce sera intéressant de le suivre. »




