mardi, décembre 9, 2025
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Stratégie aux échecs : comment McLaren a ruiné la tactique de Red Bull à Abu Dhabi

Le choix inhabituel de pneus de McLaren pour Oscar Piastri a confronté Red Bull à des décisions délicates dans la lutte pour le titre et a contraint Verstappen à adopter une tactique défensive.

Après la débâcle tactique au Qatar, les stratèges de McLaren ont réalisé un véritable tour de force lors de la finale de la saison à Abu Dhabi. Grâce à une stratégie divisée entre Lando Norris et Oscar Piastri, ils ont donné à leurs deux pilotes des chances réalistes de victoire, tout en empêchant Red Bull de jouer tactiquement dans la phase finale.

Piastri est parti en troisième position, de manière surprenante avec des pneus durs. Laurent Mekies, le directeur de l’écurie Red Bull, s’est également montré étonné : « C’était assez intelligent de leur part », a-t-il déclaré. « Cela leur a donné de nombreuses options et nous a obligés à nous battre pour la victoire avec deux scénarios différents. Nous ne nous y attendions pas. »

Pourquoi Max Verstappen n’a pas pu ralentir le peloton

Pour Max Verstappen, une chose était claire : il devait remporter le Grand Prix d’Abu Dhabi pour conserver ses chances dans la course au titre. Red Bull ne pouvait donc pas se permettre de laisser Oscar Piastri s’échapper et de se concentrer exclusivement sur Lando Norris. Plusieurs raisons expliquent pourquoi Verstappen n’a pas ralenti artificiellement le peloton, comme beaucoup s’y attendaient. Au début, il n’en avait tout simplement pas besoin : le peloton restait de toute façon groupé. Une scène dans la salle devant le podium était intéressante, lorsque Verstappen a expliqué à Piastri qu’il était tout à fait satisfait de son rythme dans la première partie, car les 16 premiers pilotes se trouvaient encore dans sa fenêtre d’arrêt au stand.

Plus tard dans la course, il était cependant difficile de freiner. Piastri avait adopté une stratégie d’overcut et roulait donc sans encombre dans la phase décisive. Le peloton s’est nettement dispersé après les premiers arrêts. George Russell, dans sa Mercedes en perte de vitesse, a notamment perdu tout contact avec Norris, ce qui n’a pas du tout joué en faveur de Verstappen sur le plan tactique.

L’idéal pour lui aurait donc été de regrouper le peloton après le premier arrêt afin de permettre à Ferrari et Mercedes de lancer de nouvelles attaques contre Norris. Mais cela lui aurait inévitablement fait perdre la victoire au profit de Piastri, qui aurait pris le large en tête.

Même à la fin de la course, Verstappen n’a pas pu ralentir artificiellement le rythme, ce qui aurait été trop risqué compte tenu des pneus nettement plus frais de Piastri. L’Australien était en moyenne près d’une seconde plus rapide par tour, une tentative de dépassement aurait donc été tout à fait réaliste. Verstappen devait donc absolument mener à bien sa stratégie à un seul arrêt.

Red Bull aurait-il dû s’arrêter une deuxième fois ?

En théorie, Red Bull aurait pu utiliser une astuce tactique. Vers la fin de la course, il était en effet clair que McLaren avait entièrement axé sa stratégie sur Norris. L’overcut de Piastri a pris trop de temps ; il aurait dû s’arrêter plus tôt. Le fait qu’il ait même été dépassé par Verstappen sur la piste et qu’il ait perdu du temps supplémentaire à cause de l’air sale n’était pas idéal, mais McLaren avait pris cela en compte.

En effet, Charles Leclerc a misé en parallèle sur une stratégie à deux arrêts, déclenchant ainsi un undercut contre Norris. McLaren a réagi immédiatement et a fait rentrer Norris un tour plus tard, alors que le Britannique avait plus de six secondes d’avance. L’équipe ne voulait prendre aucun risque.

En fait, le deuxième arrêt de Norris aurait été le tour parfait pour le premier arrêt au stand de Piastri. Mais un double arrêt n’était pas envisageable pour McLaren. Piastri est resté en piste et a été dépassé par Verstappen, ce qui aurait théoriquement permis à Red Bull de couvrir ses pneus neufs.

Pourquoi un deuxième arrêt de Red Bull n’aurait rien changé

Ce n’était un secret pour personne que Piastri s’arrêterait à la fin du 41e tour. Red Bull aurait donc également pu s’arrêter aux stands à ce tour afin de ne pas prendre de retard sur McLaren en termes de pneus. Verstappen aurait ensuite pu essayer de maintenir artificiellement le peloton groupé.

Mais Mekies explique pourquoi cette option a été écartée : « Cela aurait été possible. Mais nous avons estimé que ce n’était pas la bonne option pour nous. Nous aurions perdu une avance assez importante. Et nous ne pensions pas que des manœuvres tactiques nous auraient apporté un avantage aujourd’hui. »

Au lieu de cela, Red Bull s’est concentré sur la sécurisation de la tête de Verstappen et sur la fin de la course sans prendre de risques supplémentaires, comme un arrêt au stand potentiellement lent. « Nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe derrière nous », explique Mekies. « Nous avons discuté de cette option, mais nous sommes restés fidèles à notre plan. »

Car cela fait également partie de la vérité : dès 2016, ces tentatives tactiques de freinage n’avaient guère d’effet. La plupart du temps, cela ne crée qu’un train DRS dans lequel il est presque impossible de dépasser. À Abu Dhabi, Ferrari et Mercedes n’avaient tout simplement pas le rythme nécessaire pour soutenir Red Bull, et McLaren s’était si bien positionnée stratégiquement qu’elle a pu éliminer les risques les plus importants dès le départ.

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