George Russell révèle comment, à l’âge de 16 ans, il a pris sa carrière en main et a réussi à convaincre Toto Wolff, le directeur de l’écurie Mercedes, avec un seul e-mail.
George Russell pilotera également pour Mercedes lors de la saison 2026 de Formule 1, disputant ainsi sa cinquième saison pour la marque à l’étoile. Aujourd’hui, le Britannique de 27 ans se souvient de sa première rencontre avec Toto Wolff, le directeur de l’écurie Mercedes, et de la manière dont il a atterri dans la catégorie reine.
Ce n’est un secret pour personne qu’après avoir remporté le championnat britannique de Formule 4 en 2014, Russell avait déjà envoyé un e-mail à Wolff pour sonder ses chances. « À 16 ans, j’ai compris que je devais suivre ma propre voie », raconte le Britannique dans une chronique pour The Players’ Tribune.
« Mes parents m’ont dit qu’ils n’avaient plus les moyens de financer ma carrière », se souvient l’actuel pilote de Formule 1, qui a depuis remboursé ses parents. « À ce moment-là, tout a changé dans ma tête. »
« À 16 ans, deux ans avant d’être officiellement adulte, on commence à se sentir comme un homme, n’est-ce pas ? Mais à ce moment-là, j’ai réalisé à quel point j’en étais loin. Je me suis dit : « Maintenant, c’est à moi de prendre les choses en main et de rendre cela possible. »
Son manager encourage Russell à prendre l’initiative
« À l’époque, j’avais les numéros de téléphone de plusieurs directeurs d’écurie de Formule 1 », révèle Russell. « J’ai donc commencé à appeler des gens, à envoyer des e-mails, à parler à tous ceux qui m’accordaient ne serait-ce que quelques minutes. Mon manager avait obtenu l’adresse e-mail de Toto par l’intermédiaire d’un autre de ses pilotes. »
« Mais il m’a dit que je devais prendre moi-même l’initiative. Il croyait en moi et m’a dit : « Envoie-lui vite un e-mail », se souvient très précisément le jeune homme aujourd’hui âgé de 27 ans, qui revit ce jour d’il y a plus de dix ans. « C’était le mardi suivant le Grand Prix d’Abu Dhabi 2014. »
« J’ai écrit quelque chose comme : « Cher Toto, je m’appelle George Russell. Je cours en Formule 4 et j’ai remporté le championnat cette saison. L’année prochaine, je passerai en Formule 3 et je serais ravi de vous rencontrer pour avoir votre avis sur la suite de ma carrière. »
« Je ne voulais pas envoyer une longue candidature avec un CV du genre « Me voici, engagez-moi, engagez-moi ! » – je ne sais pas pourquoi », explique Russell. « J’ai simplement écrit : « J’aimerais avoir votre avis. » Je pensais que c’était le meilleur moyen d’obtenir un entretien personnel. »
L’e-mail a débouché sur une rencontre en janvier 2015
Et en effet, le pilote de Formule 4 de l’époque a remporté un franc succès. « Il m’a répondu en moins de 15 minutes. J’avais également eu de bonnes discussions avec McLaren et j’avais déjà eu des contacts avec Red Bull, mais honnêtement, Toto était tout simplement… différent. Il semblait tellement sincère. »
Quelques mois après le premier contact par e-mail, une rencontre a été organisée. En janvier 2015, Russell a pu visiter le siège de Mercedes à Brackley et y rencontrer l’Autrichien, qui semble avoir un tout autre souvenir de leur première rencontre.
« Toto raconte toujours que je me suis présenté en costume avec une mallette… Ce n’était pas aussi extrême que ça », rit Russell. « Il faut que ce soit clair. Mais je portais sans aucun doute mes plus belles chaussures. Même adolescent, je m’habillais déjà plutôt comme un vieil homme. »
« Je portais donc probablement une chemise et un pull à col en V ou quelque chose comme ça. Pour un jeune de 16 ans, j’avais l’air plutôt chic. Quoi qu’il en soit, je suis entré dans la pièce et j’ai trouvé six autres personnes assises là, toutes des chefs de service », se souvient le pilote Mercedes.
Russell : « Déjà dans le radar de Mercedes »
En principe, « toute l’équipe de direction » était présente, rapporte Russell, à savoir « le nouveau directeur du programme junior, Gwen Lagrue, le chef de l’équipe DTM, quelques autres membres de l’équipe F1 – et bien sûr Toto lui-même ».
« Il s’agissait en fait d’un entretien de prise de contact, au cours duquel ils voulaient déterminer s’ils devaient franchir le pas et tenter quelque chose de nouveau, à savoir engager un jeune pilote pour un programme qui n’existait même pas encore à ce moment-là. »
« Je pense qu’ils m’avaient déjà repéré auparavant », estime le Britannique. « Je n’étais donc pas simplement un inconnu qui avait envoyé un e-mail sympa. Cela ne venait pas de nulle part. Ils avaient déjà discuté de mon potentiel, venaient d’embaucher Gwen pour mettre en place le programme de formation des jeunes talents, et tout s’est parfaitement mis en place. »
Mercedes a suivi de près le parcours de Russell au cours des deux années suivantes : il a d’abord terminé sixième au classement général de la Formule 3 européenne, puis troisième. Il s’est imposé comme un pilote régulier dans sa saison de rookie et comme un pilote de pointe dans sa deuxième année, même s’il n’a pas couru pour l’équipe dominante Prema à ces deux occasions.
George Russell suit encore aujourd’hui les conseils de Wolff
« Lorsque j’ai signé chez Mercedes, j’étais leur seul pilote junior pendant deux ans », se souvient Russell. « Aujourd’hui, les équipes de Formule 1 ont souvent dix jeunes pilotes à la fois et misent sur de nombreuses options. Mais Mercedes a misé entièrement sur moi. » En janvier 2017, le Britannique a officiellement rejoint le programme de jeunes talents de Mercedes.
« Ils m’ont clairement dit : « Nous croyons en toi. Ce n’est plus un test. Nous sommes là pour réaliser ton potentiel. » C’est exactement ce qu’ils ont dit, et cela a été formidable. » Il a ensuite remporté les titres de rookie en GP3 et en Formule 2, ce qui lui a ouvert la voie vers la Formule 1.
« Avec le recul, je me rends compte que c’était un immense privilège qu’ils aient eu autant confiance en moi », écrit le quintuple vainqueur de Grand Prix dans sa dernière chronique. « Ils m’ont mis sous pression, mais ils m’ont aussi facilité la tâche. »
L’actuel pilote Mercedes voulait absolument rejoindre la Formule 1. « Toto m’a simplement dit : « George, tu fais le travail, et je m’occupe du reste. » C’était simple, mais je l’ai gravé dans ma mémoire », explique Russell. « J’ai suivi ce conseil à chaque étape de ma carrière. Et je continue de le faire aujourd’hui. »
