Aucune organisation allemande dans le VCT : EMEA et peu de chances dans les tournois Challengers. Mais chez les Game Changers, une équipe allemande est compétitive sur la scène européenne : SK Nebula. L’entraîneur principal « CREA » revient sur la saison.
Lorsque Charles « CREA » Beauvois devient entraîneur principal de SK Nebula en janvier 2025, il connaît à peine le milieu. « Je m’étais auparavant concentré sur les Challengers France », avoue-t-il dans un entretien avec eSport : « Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre. »
Mais pour l’organisation de Cologne, le Français, qui était auparavant sous contrat avec Mandatory, s’avère être une aubaine. Sous sa direction, SK Nebula, sponsorisée par Telekom depuis sa création, devient une valeur sûre en Europe. Dès que la composition de l’équipe est fixée, une chose est claire : les Game Changers EMEA sont à portée de main. Et en effet, la qualification est obtenue dès le premier essai.
« Nous connaissions la qualité de l’équipe, nous n’avons donc pas été surpris de nous qualifier directement. Bien sûr, nous étions heureux. Mais nous savions que des défis encore plus grands nous attendaient », explique Beauvois. L’équipe ne voulait plus seulement participer, elle voulait être parmi les meilleures.
Soudainement en lice pour la Coupe du monde
Lors des événements Game Changers, SK Nebula enchaîne les exploits : quatrième place lors de la première étape, médaille de bronze lors de la deuxième étape et victoire éclatante contre G2 Gozen, figure de proue de l’Europe avec deux anciennes championnes du monde dans son effectif. De la médiocrité des Contenders à l’outsider de la Coupe du monde, une évolution fulgurante.
« Les attentes avant le dernier événement principal étaient énormes. Nous savions que nous pouvions nous qualifier pour Séoul », raconte Beauvois. Afin de tirer le meilleur parti des joueuses, l’équipe décide de revoir sa tactique. Mais cette décision audacieuse n’est pas récompensée, et l’équipe termine finalement à la sixième place. « Je ne regrette pas cette décision », déclare l’entraîneur. « Nous avons toujours cru que c’était la bonne voie à suivre. »
Et le fait que la sixième place soit considérée comme un revers montre à quel point SK Nebula a progressé en seulement un an. Dans le même temps, la concurrence ne se repose pas sur ses lauriers, rapporte Beauvois : « Le niveau de la ligue s’est considérablement amélioré. Chaque Main Event est plus difficile, toutes les équipes s’améliorent. »
La domination dans la région DACH ne suffit pas à l’entraîneur
Au niveau national, SK Nebula est quant à lui la référence absolue : trois splits dans la série Queens, trois fois la première place ; deux fois, l’équipe n’a perdu aucune carte. « Nous avons constitué notre équipe pour être à la hauteur du plus haut niveau européen », explique Beauvois. C’est pourquoi l’équipe a misé sur des joueuses expérimentées. La duelliste Tina « Joliinaa » Ageli a même apporté son expérience de la Coupe du monde.
Malgré tout, l’équipe a toujours pris la ligue régionale au sérieux : « Bien sûr, Project Queens n’est pas aussi compétitif que Game Changers. Mais les ligues régionales sont extrêmement importantes pour développer les joueuses et faire émerger de nouveaux talents sur la scène. »
Pour Beauvois, une seule chose compte : « Mon objectif est toujours de gagner. Peu importe ce qui se passe autour de moi. » L’ambition est donc là, il ne manque plus que le grand titre. Mais même sans cela, SK Nebula est déjà l’équipe allemande de Valorant la plus titrée en 2025.

