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Que se cache-t-il derrière la démission de Boban ?

L’ambiance est explosive avant le congrès de l’UEFA qui se tiendra début février à Paris. La goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase est un vote sur une prolongation de mandat pour Aleksander Ceferin.

En effet, depuis une vaste réforme de la gouvernance en 2017, les présidents sont tenus d’effectuer au maximum trois mandats. Ceferin souhaite toutefois faire le même pas que Gianni Infantino à la FIFA. Ce dernier a en effet contourné la limitation du nombre de mandats introduite après le scandale Sepp Blatter en arguant qu’il avait pris la relève de son compatriote pendant un cycle électoral en cours, qui ne devait pas être considéré comme une période complète de quatre ans. On sait que la situation était similaire pour Ceferin lorsqu’il a succédé en septembre 2016 à son prédécesseur Michel Platini, alors suspendu. A Paris, le Slovène veut se laisser la possibilité de se présenter une troisième fois en 2027. En cas de succès, Ceferin aurait alors passé 15 ans au pouvoir à Nyon au lieu des 12 fixés. Ce qui, à son tour, contrecarrerait l’idée de base de la réforme à laquelle Reinhard Grindel, président de la DFB à l’époque, avait contribué.

Boban critique Ceferin et ses projets

Enfin, un homme éminent, Zvonimir Boban, a démissionné hier de son poste de « directeur du football » à l’UEFA. L’ancien joueur vedette a expliqué dans un communiqué qu’il avait exprimé son inquiétude à l’égard du plan de Ceferin lors de la réunion du comité exécutif de l’UEFA à Hambourg. Boban résume ainsi la réunion dans une déclaration pleine d’émotion : « Le président de l’UEFA ne voit aucun problème juridique dans les changements proposés, encore moins moral ou éthique, et il a l’intention d’aller de l’avant malgré tout dans la poursuite de ses objectifs personnels ». En conséquence, l’homme de 55 ans a présenté sa démission. David Gill, chef de l’influente fédération anglaise FA, voit également d’un œil critique les projets de Ceferin.

Mais la prolongation prévue de la durée du mandat n’est pas le seul aspect qui offusque une part toujours plus grande de fonctionnaires critiques. Tous n’ont pas été satisfaits de la gestion de la procédure de Super League devant la Cour européenne de justice, dont l’issue a considérablement affaibli la position de l’UEFA. La décision de Luxembourg a augmenté la pression sur la confédération et a fait passer le pouvoir à l’ECA, l’association des grands clubs. Certes, de nombreux clubs ont fait savoir qu’ils restaient fidèles à la principale source de financement de l’UEFA, la Ligue des champions. Mais dans la lutte pour l’organisation et la répartition de l’argent, la CJCE a renforcé les clubs et si les investisseurs de la Super League deviennent vraiment sérieux, la question se posera, à partir d’un certain montant, de savoir combien valent réellement les engagements pris par les clubs en décembre 2023.

Le chaos de la finale de la CL 2022 sous la responsabilité de l’UEFA

L’UEFA est également critiquée pour sa gestion de la finale de la C1 à Paris en 2022. Malgré des accusations contraires, c’est l’UEFA qui a été responsable du chaos tumultueux avec de nombreux blessés et des arrestations autour du match 1-0 entre le Real Madrid et le FC Liverpool. Chef de la sécurité à l’époque : Zeljko Pavlica, un proche de Ceferin. La prochaine épreuve de force dans la carrière de l’avocat aura lieu le 8 février à Paris.

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