Il ne s’agit que d’un changement officiel de classement, mais les autres constructeurs ont également connu des changements : les chiffres derrière l’évolution de Ducati, Aprilia, Honda et Cie.
À la fin de la saison 2025, il vaut la peine de se pencher de plus près sur l’un des principaux instruments de contrôle du MotoGP : le système de concessions.
Il a été introduit fin 2023 dans le but d’équilibrer à long terme le rapport de force dans le peloton. Si, à première vue, seul un changement majeur est intervenu, à savoir la montée de Honda au rang C, les chiffres sous-jacents racontent une histoire nettement plus passionnante.
Que sont les concessions MotoGP ?
Le système de concessions classe les constructeurs en quatre rangs de performance (A à D). Ce classement est basé sur le pourcentage des points maximums possibles au championnat du monde qu’une équipe d’usine obtient sur une période définie de la saison.
Plus un constructeur obtient de mauvais résultats, plus son classement est bas et plus il bénéficie de libertés techniques et sportives, par exemple en matière de développement de moteurs, d’essais ou de wild cards. L’objectif est de permettre aux constructeurs en difficulté de redevenir compétitifs plus rapidement, sans freiner artificiellement les leaders.
Ducati : toujours la référence, mais pas intouchable
À la fin de 2025, Ducati restera le seul constructeur classé A et donc le projet de référence du MotoGP. Néanmoins, la tendance est pour la première fois légèrement à la baisse.
Avec 94 % des points possibles, les Italiens se situent en dessous des 98 % atteints à la mi-saison 2025 et à la fin de 2024. Cependant, compte tenu de la phase dominante de Marc Marquez et de son absence pour cause de blessure à la fin de la saison, ce recul s’explique facilement.
Aprilia : la plus forte tendance à la hausse du peloton
Aprilia a réalisé en 2025 la meilleure saison de son histoire en MotoGP, mais reste néanmoins en rang C. Ce qui est déterminant, c’est que la tendance est à la hausse.
Après avoir atteint un creux de 37 % en milieu de saison, en raison de l’arrivée de nouveaux pilotes et de la blessure de Jorge Martin, la courbe de forme a explosé dans la seconde moitié de la saison grâce à quatre victoires en Grand Prix, dont un sprint final impressionnant de Marco Bezzecchi et le triomphe de Raul Fernandez en Australie.
Cela porte Aprilia à 51 % à la fin de l’année. Le constructeur italien n’a jamais été aussi fort dans la catégorie reine. Il se rapproche ainsi de plus en plus du rang B.
KTM : stabilisation après une période difficile
KTM termine l’année 2025 avec 46 % des points possibles. C’est une nette amélioration par rapport au score estival (40 %) et également légèrement mieux qu’à la fin de la saison 2024. Ce n’est certes pas le meilleur score absolu de la marque, mais après un hiver mouvementé, c’est un retour en force.
Honda : le seul changement de classement cette saison
Honda est le seul constructeur à changer officiellement de classement en 2025, même si ce n’est que de justesse. Après avoir atteint un creux historique de seulement 10 % à la fin de la saison 2024, le géant japonais a fait un retour impressionnant.
De plus de 23 % à la mi-saison, Honda est passé à 35 % à la fin de la saison. C’est juste assez pour passer de la place D à la place C. La dernière course a été décisive, Luca Marini ayant obtenu exactement les points nécessaires en terminant septième. Un petit résultat avec un grand impact.
Yamaha : un changement courageux plutôt que l’immobilisme
Yamaha traverse toujours une période difficile sur le plan sportif, mais fait preuve d’une grande détermination. La décision radicale de passer entièrement au moteur V4, prise lors des essais à Valence juste après la fin de la saison, est un signal clair.
En termes purement numériques, Yamaha est passée d’un creux de 17 % fin 2024 à 30 % fin 2025. Cela ne suffit pas encore pour changer de classement, mais ce nouveau départ technique pourrait marquer un tournant à moyen terme.
Même si le classement des concessions n’a guère évolué, la saison 2025 montre clairement que le système remplit son objectif. Aprilia, KTM, Honda et Yamaha se rapprochent petit à petit. Le MotoGP reste ainsi en mouvement, tant sur le plan sportif que technique. Et c’était précisément l’objectif des concessions.

