« Braking Point » et « My Team 2.0 » sont au cœur de F1 25. Mais cela suffit-il pour convaincre les acheteurs à la sortie du jeu ? Nous avons testé le nouveau jeu de Formule 1 sur PlayStation 5 avec une manette.
Tout roule comme sur des rails : la voiture se conduit bien, les pilotes sont en forme et Red Bull n’a que quelques points d’avance au classement des constructeurs. Konnersport va-t-il réussir le grand coup ?
En effet, Red Bull a même été détrôné entre-temps, laissant la place à l’équipe fictive en tête du classement. Mais le propriétaire Davidoff subit alors un coup du sort. Selon EA SPORTS, cet événement marque un tournant qui « plongera l’équipe dans le chaos ».
Il faut l’avouer : en lisant l’annonce de Braking Point 3, nos pensées se sont tournées vers GRID Legends. Là-bas, la catastrophe dramatique était devenue littérale, avec des voitures en feu et de l’action à gogo.
Braking Point 3, un moteur réussi
Heureusement, ce n’est pas le cas dans Braking Point 3 de F1 25. Au contraire, l’histoire laisse place au développement des personnages et aux conflits personnels. Les querelles et les tensions sont précisément les éléments qui rendent les personnages tangibles. Les gens s’intéressent aux gens, et Braking Point 3 exploite cela pour charger l’histoire en émotions.
La course reste bien présente, même si elle n’est pas toujours au centre de l’intrigue. Ce qui manque toutefois, c’est un tableau clair : il n’est pas possible de consulter le classement ou l’état des courses. Il est donc souvent difficile de savoir quelle course est en cours ou quel est l’écart entre les pilotes.
Bien mis en scène, mais difficile
Les courses elles-mêmes sont divertissantes, même sur dix tours. Les rebondissements au cours des Grands Prix créent un suspense dramatique. La difficulté reste toutefois un point faible. Les critiques formulées à l’encontre du précédent opus ont certes été prises en compte et un quatrième niveau de difficulté a été ajouté, mais le jeu nous semble tout de même trop facile.
Les adversaires sont généralement faciles à dépasser, ce qui fait que l’objectif principal est rarement un véritable défi. Les tâches supplémentaires optionnelles sont certes plus exigeantes, mais elles ne sont finalement pas déterminantes pour la réussite ou l’échec.
Les rubriques « Messages » et « Réseaux sociaux » sont moins réussies. Le potentiel d’interaction reste ici largement inexploité. Il manque des possibilités d’influencer sa réputation. Au lieu des animations de bureau toujours identiques lors des décisions actives, de courtes séquences intermédiaires seraient plus appropriées : elles donneraient plus de profondeur aux personnages, car ils devraient y réagir.
À propos de la profondeur des personnages : les appels téléphoniques que l’on reçoit au cours de l’histoire sont en revanche mieux réussis. Ils contribuent à la caractérisation des personnages. Dans le cas de Davidoff notamment, cela montre clairement que son rôle est plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord.
Conclusion : Braking Point 3 fonctionne comme un moteur pour F1 25. La mise en scène, les personnages et la dramaturgie sont convaincants. Il y a encore matière à amélioration en termes de difficulté et de conception des menus, mais le mode histoire reste un point fort du jeu.
Changement de perspective dans My Team 2.0
Le deuxième moteur de F1 25 s’appelle My Team 2.0. Comme son nouveau nom l’indique, EA SPORTS a considérablement remanié ce mode. L’accent est désormais davantage mis sur la gestion de l’écurie, et ce changement de perspective fonctionne.
My Team 2.0 se distingue ainsi clairement de la carrière classique d’un pilote. En même temps, le mode gagne sensiblement en profondeur. Recherche et développement, répartition des mises à niveau, décisions contractuelles : de nombreux détails sont entre les mains des joueurs et ont un impact direct sur la réputation et le sport. Cela exige, motive et apporte une nouvelle dynamique au jeu.
Conclusion : la décision de développer My Team davantage dans le sens de la gestion était la bonne. Le mode se distingue ainsi plus clairement de la carrière de pilote, à l’instar de la séparation entre la carrière de manager et celle de joueur dans EA SPORTS FC 25.
Gameplay : F1 Worlds pratiquement inchangé
F1 Worlds et le gameplay général peuvent être évalués rapidement, car peu de choses ont changé. Sur la piste, une chose est particulièrement frappante : il est devenu beaucoup plus difficile d’accélérer en sortie de virage. Les erreurs sont punies plus rapidement, même en cas de franchissement des vibreurs. L’IA est bien réglée : exigeante et audacieuse, sans pour autant être injuste.
Le « pay-to-win » désormais un facteur dans F1 ?
Le Podium Pass mérite toutefois un examen plus critique. Il contient non seulement des éléments cosmétiques, mais aussi des améliorations de performances pour la voiture dans F1 Worlds. Le VIP Podium Pass coûte des pièces, et les rangs peuvent également être débloqués à l’aide de la monnaie du jeu. L’utilisation ciblée d’argent réel permet ainsi d’obtenir plus rapidement des objets importants pour le jeu.
F1 Worlds propose certes des courses multijoueurs compétitives, mais les classements des voitures y sont identiques. Par conséquent, le système reste encore dans des limites acceptables : lors de la première saison, les avantages en termes de pilotage sont limités. Mais le pas vers le « pay-to-win » a été franchi, et cela mérite d’être critiqué.
Nous ne pouvons pas encore donner d’avis sur la carrière en coopération, car la fonction crossplay n’était pas encore activée au moment du test. Nous reviendrons là-dessus ultérieurement.
Conclusion : le gameplay et F1 Worlds sont très divertissants. Le fait que le comportement routier soit un peu plus exigeant et s’adresse davantage aux joueurs compétitifs est une bonne chose. Malgré un niveau d’exigence plus élevé, le jeu reste accessible, même les débutants et les joueurs occasionnels devraient s’y retrouver avec un peu d’entraînement.
Il reste toutefois à voir si la physique de conduite actuelle sera toujours d’actualité dans quelques semaines. Dans F1 24, la maniabilité avait déjà été sensiblement améliorée par des correctifs peu après la sortie du jeu. Point négatif évident dans F1 Worlds : le passage au modèle « Play to Win ».
Conclusion générale : ce n’est pas suffisant
Le plus important d’abord : F1 25 est un jeu amusant. Braking Point 3 fonctionne comme un moteur et la refonte de My Team va dans la bonne direction. Les modes présentent encore quelques faiblesses et un potentiel inexploité, mais l’introduction d’éléments « pay-to-win » dans F1 Worlds pèse beaucoup plus lourd.
La question cruciale est donc la suivante : Braking Point 3 et My Team 2.0 suffisent-ils à justifier l’achat du jeu au prix fort ? Sur PlayStation 5 et Xbox Series X/S, l’édition standard coûte 80 euros, l’édition Icon 100 euros. Sur PC, il faut compter respectivement 60 et 80 euros.
Notre réponse : non. F1 25 ressemble essentiellement à une version améliorée de F1 24, avec deux modes supplémentaires, mais sans innovations fondamentales. Compte tenu du prix et des modifications encore possibles de la physique de conduite via des correctifs, nous vous recommandons d’attendre une promotion.

