Depuis son abandon à Zandvoort, Lando Norris est méconnaissable. Alors qu’Oscar Piastri montre des signes de nervosité, il fait tout ce qu’il faut, estime Oleg Karpow.
Lando Norris a essuyé de nombreuses critiques cette saison pour avoir laissé filer des points et manqué des occasions de profiter des erreurs de ses rivaux.
On pense immédiatement au Canada, où une erreur d’appréciation a conduit à une collision avec Oscar Piastri et à un abandon, ainsi qu’aux qualifications sprint en Chine, où une erreur lors de la dernière tentative lui a coûté cher.
Mais ces derniers temps, Norris semble plus fort que jamais. À Bakou, il n’a pas fait de grands progrès par rapport à Piastri, mais on peut dire qu’il a été judicieux de ne pas prendre de risques inutiles.
Une manœuvre trop ambitieuse dans la lutte contre son coéquipier aurait facilement pu se solder par un nouvel abandon ; jouer la sécurité était sans doute la bonne décision.
Depuis son abandon au Grand Prix des Pays-Bas, il est clairement le pilote McLaren le plus performant et a accumulé plus de points que son coéquipier, qui était encore considéré il y a quelques semaines comme son seul rival sérieux pour le titre.
Après des qualifications décevantes à Singapour, il a tiré le meilleur parti de la course et a saisi sa seule opportunité réaliste dès le premier tour en dépassant Piastri, une manœuvre qui méritait des applaudissements plutôt que des discussions sur les « conséquences ». C’est exactement ce que l’on attend d’un prétendant au titre, et il est absurde qu’il soit apparemment puni pour cela.
Même scénario à Austin : McLaren a été un peu trop prudente dans sa stratégie et a pris le départ avec des pneus moyens au lieu de pneus tendres. Malgré tout, Norris a tiré le maximum de cette situation.
Le tournant de Zandvoort : l’ancien Norris est de retour
Certains disent qu’il aurait dû attaquer Charles Leclerc de manière plus agressive au début, mais sa gestion des risques dans ce duel a été presque parfaite. Il est délicat de courir contre quelqu’un qui a moins à perdre. Norris s’en est bien sorti et a saisi sa chance lorsqu’elle s’est présentée.
C’est peut-être précisément la clé qui lui manquait jusqu’à présent : un peu plus de marge de sécurité, comme celle dont il aurait bien eu besoin en Chine et au Canada.
Norris compte actuellement 14 points de retard sur Piastri au classement général. Avec cinq courses encore à disputer, la recette est simple : continuer sur la même lancée. Verstappen le talonne, mais lui aussi a besoin d’un parcours presque parfait jusqu’à la fin de la saison, et McLaren devrait être plus performante sur certains des circuits à venir.
Ironiquement, l’abandon à Zandvoort pourrait même avoir aidé Norris à se recentrer, tandis que Piastri, fort d’une importante avance au classement, semble depuis moins confiant. Tous deux restent de sérieux prétendants au titre, mais les dernières impressions suggèrent que Norris sait exactement ce qu’il fait.

